On sait que la plupart de Da Hong Pao sur le marché, que ce soit chinois ou européen, sont des blends de Shui Xian, de Rou Gui et un peu de Qi Dan(à condition que l’on ait de la chance), etc. On dit pourtant qu’il y a trois cultivars qui sont directement apparentés au théier mère de Da Hong Pao, à savoir Bei Dou, Qi Dan et Que She. Personne ne sait néanmoins si toutes ces histoires et ces études prétendument menées par des scientifiques chinois sont fiables. En tout cas, tous thés de rochers délicieux dans un Gaiwan sont dignes du nom de Da Hong Pao.( Nonobstant, un bai ji guan reste un bai ji guan car il est trop blanc…) Par comparaison aux autres thés de rocher, les feuilles de Bei dou sont particulièrement grandes, et très noires, bien qu’il n’a subi qu’une torréfaction moyenne. A ma grande surprise, les notes fruitées se révèlent dès la première infusion, il s’agit des notes fruitées très complexes, et subtiles. On sent certainement des abricots, des fruits rouges exotiques et tropicaux. Des notes d’ananas trop sucré, de melon, de fruits de dragon, de raisin muscade sont là, mais j’ai du mal à continuer mon énumération. La note pyrogènée et torréfiée diminue dès la deuxième infusion. Et la note de malte que l’on sent très fort dans le Shui Jin Gui et le Tie Luo Han n’est pas si prononcé. Cette sensation de sécheresse dans la gorge n’est pas trop forte non plus, c’est-à-dire que le thé n’est pas si épicé, ni très « earthy » . Les notes minérales auxquelles je m’attendais sont finalement contrebalancées par les notes florales. Difficile à dire il s’agit de quelle fleur.. des fleurs blanches dont le parfum est plus subtile. ?. On a ainsi un thé qui n’est pas aussi malté que le Shui Jin Gui, ni aussi minéral que le Tie Luo Han, ni aussi frais que le Bai Ji Guan, ni aussi fruité que le Qi Lan, suis-je en train de faire une définition apophatique ?.. On obtient un équilibre et un mariage miraculeux de tous ces thés susmentionnés, bon, j’exagère un peu. Bref, en buvant ce thé, on sent vraiment une rondeur en bouche, il n’y a pas une note trop saillante qui éclipse les autres notes. C’est ça que l’on attend d’un Da Hong Pao. J’avais dégusté un petit sachet de Qi Dan il y a deux ans, si mon souvenir est bon, ce dernier est encore plus équilibré, moins minéral que, plus fruité, floral que le Bei Dou. Bon, mon prochain achat serait sans doute le Que She, la prochaine robe impériale à conquérir, Ce sera mon dernier butin.